Passer la laide Tennant Creek suintant sa misère sèche et puis la route encore vers la côte Est, l’herbe seulement autour des heures, la pause nocturne sur une rest area où sont garées déjà des caravanes énormes, une dizaine, 4×4 de même devant pour les tracter, antennes satellites, barbecue rétractable, tout le confort moderne sous une voie lactée comme jamais.
Marcher un peu en s’éloignant, la terre du bush dure rouge cailloux entre l’herbe luttant par touffes, les road trains sur la highway (au pays ça serait une départementale modeste) pendant la nuit encore font un bruit d’avion décollant.
Des termitières pullulent hautes à mi-homme, des pierres dressées, des gratte-ciels. Depuis des kilomètres on les croise le long de temps à autre affublées d’un tee-shirt, d’une casquette aussi, parfois un chapeau féminin : ça vous fait des fantômes à peine levés de bords de route, ce sont d’étranges apparitions – je suis certain que ces déguisements sont traces d’aborigènes, une sorte de jeu mais pas seulement, une parole aussi pour ceux que l’on fait taire, nous sommes partout même invisibles et ceci demeure notre terre.
À l’est, rien de nouveau, nous roulons droit.
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